mercredi 18 mai 2016

Qu'est-ce que l'auto-édition ?

L’auto-éditeur se doit donc de connaître toutes les étapes de la publication du livre :

la saisie et mise en page : un simple traitement de texte peut suffire. Pour une mise en page avec des illustrations, des logiciels plus élaborés permettent un résultat plus dynamique.

les corrections : orthographe, grammaire, style, règles typographiques… peuvent se révéler être des contraintes difficiles à respecter pour l'auto-éditeur. C'est pourquoi le recours à des tiers est important : soit des professionnels de la correction, soit d'autres bonnes volontés compétentes disposées à ce travail.

l'impression : elle peut être éventuellement réalisée avec une imprimante personnelle pour un petit projet ; la reliure est toutefois un point délicat, car le résultat n'est pas toujours satisfaisant (reliure type spirale). Toutefois, l'impression est le plus souvent confiée à un professionnel. Le recours à un imprimeur est préférable dès que le nombre d'exemplaires devient important. Au niveau technique, pour un tirage en deçà de 500 exemplaires, on préférera la photocopie numérique qui fournit aujourd'hui des résultats de bonne qualité. Au-delà, il devient économiquement intéressant d'utiliser la technologie offset. La reliure proposée par un imprimeur est en général plus satisfaisante.

les formalités administratives et juridiques : elles sont très limitées. le dépôt légal se limite à l'envoi d'exemplaires après avoir rempli un formulaire simple. Le dépôt légal permet notamment d'instaurer la présomption que l'on est bien l'auteur de l'ouvrage. Faute de dépôt légal, on peut si on le souhaite, protéger le droit d'auteur par un dépôt en ligne. Il est possible également, sans que cela soit obligatoire, d'obtenir un ISBN qui lui reste impératif pour l'obtention du dépôt légal (Aux termes du décret no 8168 du 3 décembre 1981, les numéros ISBN doivent figurer sur tous les exemplaires d'une même œuvre soumise au Dépôt légal, ainsi que sur les déclarations de dépôt de l'imprimeur et de l'éditeur1.)

La publicité : beaucoup de moyens existent, mais l'auto-éditeur, ayant en général peu de moyens à y consacrer, a tout intérêt à cibler très précisément les personnes potentiellement intéressées.

la diffusion : c'est la phase sans doute la plus délicate de l'auto-édition. Il existe différents moyens : choix d’un organisme de diffusion (avec les contraintes que cela implique), contacts directs avec des libraires acceptant l'ouvrage, vente directe à la suite de manifestations publiques, site Internet personnel avec vente par correspondance, recours à des sites commerciaux de vente sur Internet…

Certains sites internet, communément appelés plateformes d'auto-édition, proposent aux auteurs des services d'Impression à la demande, de mise en vente des livres sur leur boutique en ligne et parfois des services associés pour accompagner l'auteur auto-édité dans la promotion de son livre.

La question de la fixation du prix se pose à l'auto-éditeur. On peut rappeler, à titre indicatif, qu'en moyenne dans le milieu classique de l'édition, 55 % du prix d'un livre permet de rémunérer sa diffusion, 20 % l'impression, 18 % l'éditeur, et le reste, aux alentours de 7 %, correspond aux droits d'auteur2. L'auto-éditeur, en fonction de ses choix, a des coûts de diffusion et d'édition plus limités, mais par contre des coûts d'impression souvent plus élevés (petit nombre d'exemplaires). Il demeure qu'il peut fixer en général un prix inférieur aux prix du marché.

En France, l'obtention du taux réduit de la TVA, 7 % depuis avril 2012, nécessite de remplir des conditions allégées, détaillées dans l'instruction du 12 mai 2005 modifiant la nouvelle définition fiscale du livre3 indiquant : – Un livre est un ensemble imprimé, illustré ou non, publié sous un titre, ayant pour objet la reproduction d’une œuvre de l’esprit d’un ou plusieurs auteurs en vue de l’enseignement, de la diffusion de la pensée et de la culture.

L'auto-édition permet de diffuser des textes qui entrent difficilement dans le cadre normal du milieu de l'édition. C'est un moyen adapté à des projets de taille modeste dans des domaines très spécialisés (histoire régionale, domaine technique…) : ainsi, une auto-édition dans le domaine de la littérature générale paraît une véritable gageure. A contrario, certains auteurs ayant réussi dans le domaine de l'édition traditionnelle peuvent choisir de devenir leur propre éditeur, avec les mêmes moyens et méthodes qu'un éditeur traditionnel : on peut citer Marc-Édouard Nabe, devenu la figure de proue de ce nouveau moyen éditorial – qu'il nomme « anti-édition »4.

Le cas est relativement fréquent dans la bande dessinée, par exemple Les Éditions Albert René, créées par Albert Uderzo en 1979 pour éditer ses Astérix, la dessinatrice Claire Bretécher qui auto-édite ses albums, Jo-El Azara qui s'auto-édite sous le label Azeko, Benoît Jacques avec Benoit Jacques Books, etc.

L'auto-édition peut aussi être une option dans le domaine de l'édition théâtrale. En effet, en ce qui concerne le théâtre, l'auteur ne perçoit pas seulement des revenus sur la vente de ses livres, mais aussi et surtout sur les droits de représentation de ses œuvres, collectés par la SACD. Il peut dès lors être plus pertinent pour un dramaturge de proposer ses textes en téléchargement gratuit sur son propre site afin d'en faciliter l'accès et la circulation. En renonçant à percevoir des droits sur la vente de ses textes, un auteur de théâtre peut ainsi espérer générer davantage de montages de ses pièces et donc percevoir des revenus plus importants sous forme de droits de représentation.
Auto-édition numérique[modifier | modifier le code]


L'auto-édition d'un livre n'est pas limitée au format papier, le format e-book est utilisé également. L’auto-édition numérique, en libérant l’auteur-éditeur des contraintes de l’impression et du papier, de la diffusion par les réseaux traditionnels, ou de l’expédition par voie postale, permet un contact direct avec le lecteur et autorise des ventes à partir d’un nombre très réduit d’exemplaires. La filière e-book a permis l’émergence d’un grand nombre de nouveaux auteurs.



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